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De India
De India
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Taare Zameen Par

Taare Zameen Par

Taare Zameen Par/ तारे ज़मीन पर

Réalisateur
Aamir Khan
Producteur
Aamir Khan
Written by Amole Gupte (also Creative Director)
Casting
Aamir Khan
Darsheel Safary
Musique
Shankar Mahadevan
Ehsaan Noorani
Loy Mendonsa






Date de sortie en Inde
21 Décembre 2007
Durée
140 min.
Pays
Flag of India India


Official website
Allmovie profile


Que nous évoque le mot "Bollywood"? Cinéma baroque, foisonnant de couleurs, danses et autres paillettes, intrigues à l'eau de rose et personnages écartelés entre morale et sentiments.
Et pourtant, certains films vont beaucoup plus loin dans la réflexion et c'est très rassurant, d'une certaine manière, pour la société indienne. On avait apprécié, il y a 3 ans, Black qui mettait en scène une jeune femme muette et aveugle (Rani Mukherjee) introduite au monde par un guru (Amitach Bacchan)mais on avait regretté que l'Inde, en tant que telle, soit si peu présente dans ce tableau. Du moins, le message passe, acceptons l'autre tel qu'il est, sa richesse est unique.

Dans la même veine, on appréciera doublement l'initiative d'Aamir Khan  avec Taare Zameen Par (Des étoiles sur la terre) surtout quand on connait
le contexte social (et éducatif) dans lequel baigne les enfants indiens dès leur plus jeune âge. En effet, dès leur naissance, on inculpe aux enfants (et plus particulièrement aux jeunes garçons) l'importance de leur réussite scolaire, et qui dit réussite scolaire, dit surtout perfection. Je l'avais déjà évoqué sur ce blog, le " must" de la réussite, c'est l'intégration d'un des IIT, sachant que l'examen d'entrée est l'un des plus difficiles du monde.
D'où une pression asphyxiante sur les enfants et une obstination aveugle de la part des professeurs et des parents.

Ishaan est un jeune garçon de 8 ans, à l'inverse de son grand-frère, perfectionniste à l'école et dans ses activités extra-scolaires, lui ne ramène à la maison que mauvaises notes et plaintes des voisins. En effet, dans son monde très simple, le petit Ishaan est attentif aux têtards dans les fontaines d'un jardin, aux chiens errants pleins de puces, aux mouvement de l'eau d'une flaque traversée par des vélos et à une goutte de peinture qui s'échappe du seau d'un peintre en batiment accroché à son échaffaudage. Par contre, les mathématiques, la physique, les sciences, l'anglais et le hindi ne l'intéressent guère faute de réelle compréhension: tout se mélange dans sa tête dès qu'il cherche à se concentrer sur des lettres ou des chiffres. Il reste incompris de ceux qui l'entourent et se défend par la violence quand il se sent agressé. En fait, notre petit Ishaan est dyslexique et se protège en se réfugiant dans son monde plein d'images tout en se défendant à sa façon. Evidemment, au vu du contexte social, les adultes qui l'entourent ne comprennent pas son attitude et ses parents le considèrent comme un retardé. Ils décident de l'envoyer alors dans une pension  particulièrement spartiate et Ishaan, abandonné, enfermé et complétement seul sombre dans un profond mutisme jusqu'à ce qu'un nouveau professeur d'arts plastiques (Aamir Khan) prenne en charge la classe à sa façon...



De par son sujet,vous l'avez compris, le film est déjà très intéressant. Et plus particulièrement la première partie qui observe le point de vue de l'enfant avec toute l'émotion qui se dégage de son rapport au monde et aux autres (oui, on pleure) . La deuxième, avec l'arrivée d'Aamir Khan, se veut plus explicative et les sentiments sont plus démonstratifs et moins sensibles mais l'ensemble fonctionne bien et défend la cause de ce mal très peu reconnu en Inde (et même parfois en France)
Une mention spéciale au petit
Darsheel Safaryqui nous délivre un jeu fabuleux et étonnant pour une enfant de son âge.Conséquence,  quand Aamir Khan débarque avec ses gros sabots, on est, à la fois, rassurés de sa présence (cf l'intrigue) mais peu convaincus de son jeu...
La mise en scène reste sobre, tout en intégrant dessins animés et images de synthèses (sans en abuser) pour décrire le monde du petit Ishaan.
A voir, donc...
et n'oublions pas : "Every child is special"